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Abécédaire d'une dissertation.
18 décembre 2007

On croit que l'on va faire un voyage. Mais finalement c'est le voyage qui nous fait.

-- Une chose me frappe chez notre jeunesse, nul ne part en voyage. C'est vrai il y a eu une génération où le voyage faisait partie d'une réelle initiation à la vie, le passage de l'adolescence à la vie d'homme. Mais pour nous, rien. --

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Je suis partie certain matin, la peur au ventre les larmes au yeux. Tu sais, ces matins où tu as peur qu'Ils t'oublient. Ceux qui sont tout à tes yeux -brillants de peur et d'anxiété-. Mais tu pars. Au hasard d'un virage. D'une intersection. D'un nuage. Tu rêves à ce qui t'attend. Là-bas. Je rêvais à ce qui m'attendais. Et la boule qui prend le ventre quand on atterit. La même qui revient ensuite au moment de la rencontre. Tu te souviens dis ? Moi j'ai pas oublié. Et le temps passe. Tu penses à ceux qui sont ici. Ils te manquent. Ils me manquaient. Profondément. Mais là-bas, finalement t'étais pas si mal. J'étais même heureuse. Bien sûr que Ils manquaient. Et alors. Puis tu les quittent. Tu sais que tu vas Les retrouver. Mais tu dois en laisser d'autres. Laisser une ville. Des amis. Une maison. Une chambre. Une famille. Ma famille. Et je suis revenue un certain soir, les souvenirs coincés entre mon coeur et un fond de ma gorge, les larmes ruisselantes sur le siège d'autocar. Tu sais ces soirs où tu as peur d'oublier.

Never Forget Manchester. November 2007.

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